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À propos de nous

L’histoire de Cali et Gali

2019, Au Pavillon, un café historique de la ville de Saint-Denis. 10 militant·es sont assis·es autour d’une table. Iels discutent, fort. Leurs convictions se ressentent dans le ton de leurs voix. En prenant le temps de les écouter, on se rend compte qu’iels parlent de l’organisation d’une action d’ampleur. La Pride des Banlieues. Plus qu’un événement, iels décrivent un véritable mouvement pour faire entendre les revendications des minorités de genre et des personnes les plus marginalisées. 

Autour de cette table nous sommes là. Nous, c’est Claire et Yanis et ça fait déjà plusieurs années qu’on milite activement dans différentes organisations.

En parallèle de nos engagements, on travaille : Yanis est assistant d’éducation dans un collège à Saint Denis et Claire est coordinatrice dans une association locale. 

C’est pas qu’on s’y plaît pas, mais quand on se raconte des anecdotes de boulot, c’est rarement très réjouissant. Sexisme ordinaire, homophobie, transphobie, tout y passe. 

Sauf qu’un jour, une semaine avant la Pride des Banlieues, ça va trop loin. Dans l’association où travaille Claire, une salariée se fait harceler sexuellement : un collègue lui partage ses pratiques sexuelles et va jusqu’à essayer de lui toucher sa culotte. Pour l’équipe, rien de grave, c’est une blague tout au plus. Pour la direction, il est intouchable, la question ne se pose pas. Et Claire dans tout ça c’est la féministe relou qui devrait arrêter de piquer des crises pour rien. Dans cet environnement violent, difficile de se projeter plus longtemps.

Quelques jours après on se retrouve à la Pride des Banlieues et on debrief de la situation durant le défilé. Ça fait écho du côté de Yanis. Pas plus tard que la veille, un surveillant a proféré une insulte homophobe à un élève parce que ce dernier portait du vernis à ongles. Ce n’est pas la première fois et c’en est trop pour lui. Le constat est sans appel : quand on veut lutter contre les oppressions dans son propre travail, c’est épuisant, on est seul·es contre toustes. 

Dans les jours qui suivent on a quand même une bonne nouvelle : une revendication qu’on a porté à la Pride est entendue par la mairie de Saint Denis. On nous demande d’intervenir pour une formation à la lutte contre les LGBTQI+phobies auprès des agent·es. Ça fait sens : avec notre pratique de la pédagogie et de l’éducation populaire, ainsi que notre bagage militant et politique, on est prêt·es. 

Alors on s’y colle. Pour nous, organiser cette formation, c’est s’engager auprès des professionel·les et des usager·ères concerné·es par les violences. Un soutien qu’on aurait aimé trouver quand on y a été nous même confronté·es. 

J’ai pris conscience de la violence que je pouvais faire subir sans m’en rendre compte.

Ce retour de participant·es nous marque. On se rend compte de l’impact de nos formations. Pour nous c’était clair désormais, il faut en faire notre métier. C’est comme ça qu’on a décidé de créer Cali et Gali, la formation engagée pour l’égalité. 

Pour aider toutes les personnes qui se sentent esseulées dans la lutte contre les oppressions de genre sur leur lieu de travail. 

Pour mettre fin à ces violences et que tout le monde puisse s’épanouir pleinement.

Claire Engrand • Co-fondatrice

EXPERTISES
Genre • Insertion professionnelle • Éducation populaire

Yanis Khames • Co-fondateur

EXPERTISES
LGBTQI+phobies • Éducation • Milieu associatif