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lesbophobie c'est quoi ? Deux femmes qui sont proches travaillent.

Lesbophobie c’est quoi ?

    Dans cet article tu trouveras la réponse à la question : “la lesbophobie c’est quoi ?”. Et, en plus de cette définition, nous te partagerons les grands enjeux pour tout comprendre sur la lesbophobie.

    La lesbophobie c’est quoi ? Définition

    De manière générale, la lesbophobie relate la discrimination des personnes lesbiennes dans la société. Pour rappel des personnes lesbiennes sont des personnes ayant une attirance sentimentale et/ou sexuelle exclusive entre femmes.

    La première mention de lesbophobie date de 1998 quand les lesbiennes du CLF (Coordination Lesbienne en France) ont trouvé nécessaire d’employer un terme spécifique pour souligner les violences commises auprès des lesbiennes, souvent mises au second plan, voire oubliées, au sein des luttes LGBT+.

    La lesbophobie est considérée comme une oppression. L’autrice et chercheuse Carol Hay définit une oppression dans un sens féministe comme : “un ensemble d’abus et d’injustices formant un amas d’éléments économiques, politiques, sociaux et psychologiques interconnectés. Ces derniers découlent d’un système d’institutions sociales structurés en réseau – lieu de travail, famille, éducation, religion, culture populaire et médias –, et opèrent selon des normes, des règles, des lois et des attentes qui désavantagent les femmes injustement, tout en privilégiant les hommes tout aussi injustement.” Cette définition est tout à fait applicable aux lesbiennes.

    En effet, pour simplifier l’idée, les représentations sociales ont historiquement rendu les formes d’amour et de sexualités non-hétérosexuels anormales. Ce faisant, cela entraine des sanctions de différentes formes (physiques, symboliques, verbales, sociales, économiques) subies par les personnes qui les pratiquent et donc par les lesbiennes. Ces sanctions peuvent être proférées par les paires mais également par l’état et ses représentant·es. Elles peuvent prendre la forme de violence physique mais également de d’accès rendu impossible à certains droits ou services.

    Approche humaniste de la lesbophobie – lesbophobie c’est quoi ?

    L’approche que nous qualifions ici d’humaniste de la lesbophobie s’inscrit dans la continuité des organisations historiques de lutte contre les discriminations. Il est nécessaire de noter que cette approche à été qualifié d’humaniste, voire parfois d’approche morale, par ses détracteurs plus que par ses défenseurs. Ces derniers ne cherchent d’ailleurs pas forcément à inscrire leurs pensées et leurs revendications dans une approche particulière.

    Selon cette approche, la lesbophobie reposerait sur un ensemble de préjugés et de stéréotypes répandus sur les personnes lesbiennes. Lutter contre la lesbophobie devrait donc s’opérer en éduquant largement la population pour qu’elle prenne conscience de cette réalité.

    Approche intersectionnelle de la lesbophobie – lesbophobie c’est quoi ?

    L’intersectionnalité est un concept de Kimberley Crenshaw qui permet d’appréhender les vécues et les oppressions des individus à travers une analyse simultanée des enjeux de classe, de genre et de race auxquels ils sont soumis. Si on adopte une perspective intersectionnelle, on observe que les lesbiennes subissent simultanément deux formes d’oppressions à minima. À savoir le sexisme et l’homophobie.

    Si on adopte la grille d’analyse intersectionnelle, les enjeux des lesbiennes ne peuvent pas être compris comme la superposition du sexisme et de l’homophobie, mais plutôt comme une réalité à part entière qui parfois révèle des enjeux propres à l’expérience de femme, parfois révèle des enjeux propres à l’expérience d’homosexuelle et parfois révèle des enjeux propres à l’expérience de lesbienne. De plus, une telle analyse se doit de prendre en compte la situation de classe et de race des vécues étudiés.

    Dans une traduction militante du concept d’intersectionnalité, on va pouvoir voir identifier certains antagonismes entre les intérêts de groupes sociaux. Cela a notamment été mis en avant à travers l’exemple de la GPA (gestation pour autrui) qui permet de faciliter l’accès à la parentalité des personnes homosexuelles mais qui, si elle s’intègre dans une économie de marché, participera à l’exploitation du corps des femmes, et donc notamment du corps des lesbiennes.

    Approche matérialiste de la lesbophobie – lesbophobie c’est quoi ?

    Le matérialisme tel qu’il est accepté dans sa compréhension des enjeux féministe porte son intérêt sur les rapports d’exploitation et de domination des minorités de genre dans l’organisation de la production. Les féministes qui se revendiquent du matérialisme, comme Maria Mies, ont démontré que la division binaire homme/femme de la société a permis – à partir du XIXe siècle et du développement du capitalisme – une organisation de la société dans laquelle les femmes ont systématiquement été assignées à un rôle domestique nécessaire à la productivité des hommes dans la sphère économique. De plus, leur travail, lorsqu’il était rémunéré (au contraire du rôle de femme au foyer) a systématiquement été dévalorisé financièrement, permettant des taux de profits plus élevés pour leurs employeurs.

    Or, cette division binaire repose notamment – et en grande partie – sur la norme hétérosexuelle. C’est en effet, cette norme qui permet la préservation du modèle de foyer nucléaire hétérosexuel à travers duquel s’opère une division genrée du travail. De ce fait, la sanction des modes de vie non hétérosexuelle, et donc la lesbophobie, peut être considérée comme un rouage essentiel du mode de production capitaliste.

    11 situations de VSS au travail et comment réagir

    (c’est gratuit et consultable en ligne)

    Image du guide 11 situations de vss et comment réagir

    Prévenir la lesbophobie au travail

    Le monde du travail est loin d’être épargné par la lesbophobie. En effet, selon le baromètre 2024 de l’association l’Autre Cercle une personne lesbienne sur trois a déjà vécu une agression LGBTphobe au travail.

    Pour s’en prémunir, nous proposons des formations pour outiller les professionnel·les pour qu’iels soient en capacité de prévenir ces violences et de réagir lorsqu’elles surviennent. Si ça t’intéresse, tu peux retrouver toutes les informations à ce lien : formation LGBTphobie.