L’outrage sexiste est une notion juridique qui recouvre de nombreuses réalités différentes. Dans ce cas, le mieux reste encore d’avoir des exemples pour y voir le plus clair possible. Le problème c’est que quand on cherche des informations sur l’outrage sexiste, on tombe surtout sur des articles de loi. Pour t’aider à y voir plus clair, j’ai donc rédigé l’article “Outrage sexiste exemple : 13 situations”, comme ça tu auras des cas pratiques identifiables. Petite précision, on va se concentrer ici sur des situations d’outrage sexiste au travail.
Les 13 situations : Outrage sexiste exemple
Il y a beaucoup trop d’exemples d’outrage sexiste pour les lister en intégralité. Ça nous prendrait beaucoup trop de temps. J’ai donc pris le parti de lister 13 exemples. Ils ont l’avantage d’être précis et de pouvoir être réutilisés dans le cas où tu dois illustrer un discours. Pour que tu puisses comprendre les différentes formes d’outrage sexiste, je les ai divisé en 5 catégories différentes qui recouvrent des types de violences particulières qui toutes rentrent dans le cadre de la loi.
Mais avant de rentrer dans le détail des catégories, voilà la liste des 13 exemples :
- Lors d’un entretien annuel : “Comme tu es une bonne mère de famille, on a décidé de te confier l’organisation des fêtes d’anniversaires des salarié·es de l’entreprise.”.
- Un collègue en parlant à un client : “C’est votre jour de chance, il y a Sarah avec nous, c’est l’atout charme de notre boîte !”.
- Pendant la pause : “Faut laisser les femmes faire le ménage, elles savent beaucoup mieux faire ça que nous.”.
- Autour de la machine à café : “Elle est vraiment imbuvable aujourd’hui Virginie, on dirait bien qu’elle a ses règles.”.
- À la pause méridienne: “On peut retourner la situation dans tous les sens, pour en arriver là, Soumeya c’est sûr et certain qu’elle est passée sous le bureau si tu vois ce que je veux dire”.
- Lors d’un entretien d’embauche : “Vous avez prévu de faire des enfants dans les années à venir ?”
- Dans la salle de pause : “Regarde le décolleté de Brigitte, qu’est ce qu’elle ferait pas pour qu’on la regarde…”.
- À une collaboratrice : “Faut faire attention à ce que tu manges, t’as pris au moins 8 kilos en 3 mois.”.
- Dans un couloir à une collègue: “Woow, t’as un petit c** à croquer”.
- Un salarié siffle une collègue pour la “complimenter”.
- Un collègue touche ses parties génitales devant une collègue féminine pour lui suggérer une relation sexuelle.
- Un salarié simule une fellation avec sa main et sa joue dans un open space.
- Pendant une pause : “Viens Manon, on va bien s’amuser dans les toilettes.”.
11 situations de VSS au travail et comment réagir
(c’est gratuit et consultable en ligne)
Les remarques essentialistes – outrage sexiste exemple
Les outrages sexistes les plus courants sont les remarques essentialistes. Ces remarques ont pour particularité de reproduire des normes de genre en attribuant des caractéristiques supposément féminines à une femme ou à toutes les femmes. Ce sont ces mêmes remarques qui vont essayer d’expliquer le comportement de quelqu’un·e en se basant sur des caractéristiques supposément biologiques.
Les remarques essentialistes – outrage sexiste exemple :
- Lors d’un entretien annuel : “Comme tu es une bonne mère de famille, on a décidé de te confier l’organisation des fêtes d’anniversaires des salarié·es de l’entreprise.”.
- Un collègue en parlant à un client : “C’est votre jour de chance, il y a Sarah avec nous, c’est l’atout charme de notre boîte !”.
- Pendant la pause : “Faut laisser les femmes faire le ménage, elles savent beaucoup mieux faire ça que nous.”.
- Autour de la machine à café : “Elle est vraiment imbuvable aujourd’hui Virginie, on dirait bien qu’elle a ses règles.”.
Les commentaires sexistes – outrage sexiste exemple
Il est plus dur de définir précisément les commentaires sexistes. On peut les résumer en disant que ce sont des commentaires qu’on fait à une femme mais qu’on n’aurait pas fait à un homme dans une situation comparable. On peut également parler de double standard.
Les commentaires sexistes – outrage sexiste exemple :
- À la pause méridienne: “On peut retourner la situation dans tous les sens, pour en arriver là, Soumeya c’est sûr et certain qu’elle est passée sous le bureau si tu vois ce que je veux dire”.
- Lors d’un entretien d’embauche : “Vous avez prévu de faire des enfants dans les années à venir ?”
Les commentaires dégradants – outrage sexiste exemple
Dès lors qu’un commentaire ou une remarque va être portée sur le physique d’une personne, on parle de commentaire dégradant.
Les commentaires dégradants – outrage sexiste exemple :
- Dans la salle de pause : “Regarde le décolleté de Brigitte, qu’est ce qu’elle ferait pas pour qu’on la regarde…”.
- À une collaboratrice : “Faut faire attention à ce que tu manges, t’as pris au moins 8 kilos en 3 mois.”.
- Dans un couloir à une collègue: “Woow, t’as un petit c** à croquer”.
Les gestes dégradants – outrage sexiste exemple
Dans certains cas les outrages sexistes sont non-verbaux. Ils prennent la forme de gestes ou de bruits.
Les gestes dégradants – outrage sexiste exemple :
- Un salarié siffle une collègue pour la “complimenter”.
- Un collègue touche ses parties génitales devant une collègue féminine pour lui suggérer une relation sexuelle.
- Un salarié simule une fellation avec sa main et sa joue dans un open space.
Les propositions sexuelles – outrage sexiste exemple
Pour finir, il faut savoir que des propositions sexuelles en contexte professionnel sont considérées comme des outrages sexistes. Il s’agit même de harcèlement sexuel si elles sont exercées sous la menace ou la contrainte. Dans ce cas, elles ne relèvent donc plus de l’outrage sexiste.
Les propositions sexuelles – outrage sexiste exemple :
- Pendant une pause : “Viens Manon, on va bien s’amuser dans les toilettes.”.
Outrage sexiste exemple : ce que dit la loi
Définition légale d’un outrage sexiste
L’outrage sexiste relève du code pénal. Constitue un outrage sexiste le fait : “d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.”.
Les sanctions encourues – outrage sexiste exemple
Une victime d’outrage sexiste peut porter plainte dans un commissariat. Dans ce cas les sanctions encourues sont les suivantes :
- Un stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation à l’égalité entre les femmes et les hommes.
- Un travail d’intérêt général pour une durée de 20h à 120h.
- Un amende de 1500€ (catégorie 5).
La voie disciplinaire – outrage sexiste exemple
Si l’outrage sexiste est commis au sein de l’entreprise, la victime peut saisir l’employeur. On parle alors d’agissement sexiste. Ils relèvent de la faute grave. Les sanctions a appliquer sont donc disciplinaires et peuvent en fonction de la volonté de l’employeur être les suivantes :
- Un avertissement du salarié.
- Un blâme au travail.
- Une mise à pied disciplinaire.
- Une mutation disciplinaire.
- Une rétrogradation disciplinaire.
- Un licenciement disciplinaire pour faute grave.
Pour avoir manqué à son obligation de protection des salarié·es, l’employeur peut également écoper de sanctions civiles si l’affaire est portée aux prud’hommes. Il s’agit alors de réparation monétaire pour la victime.
Prévenir les outrages sexistes
Le mécanisme de banalisation
On a pu se pencher sur de nombreux exemples d’outrages sexistes notamment en contexte professionnel. Si certaines situations peuvent paraître banales ou anodines, c’est loin d’être le cas. Ce sont sur ces violences qui ne semblent pas forcément “dramatique” que reposent des violences encore plus graves. En, en effet, il existe un mécanisme de banalisation de la violence. Quand un espace professionnel tolère ces outrages sexistes, ils deviennent “normaux” et cela permet de créer un contexte d’apparition d’autres formes de violences comme le harcèlement sexuel ou les agressions sexuelles qui deviennent alors plus acceptable.
Il faut donc être prêt·es à réagir en cas d’outrage sexiste.
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La formation
Un bon moyen pour prévenir les outrages sexistes dans sa structure, ce sont les formations VSS (violences sexistes et sexuelles). En formant ses équipes, on les responsabilise face au sexisme.
C’est également l’occasion de :
- Maîtriser les différents enjeux autour du sexisme au travail
- Connaître le cadre légal
- Ne pas se retrouver démuni lorsqu’une violence sexiste surviens.
- Savoir comment prévenir les VSS dans sa boîte et les actions à mettre en place.
Chez Cali et Gali, la formation contre les VSS, c’est notre spécialité. Si tu es intéressé·e pour te former ou organiser une formation dans ta structure, je te donne rendez-vous à ce lien.
Protocole de prévention et de traitement des outrages sexistes
Même si c’est nécessaire, il n’est pas suffisant de participer à une formation. Il faut absolument que l’entreprise se dote d’un protocole de gestion des violences sexistes et sexuelles.
L’objectif : prévenir les violences et savoir réagir lorsqu’elles ont lieu. Pour être efficace il doit prendre en compte les éléments suivants :
- La mesure régulières du niveau de sexisme au sein de l’entreprise
- La mise à disposition de voies de signalements des violences sécurisées et connu de toustes les salarié·es.
- Le déploiement d’une variété d’actions de préventions.
- La présence de référent·es sur le sujet
Voilà tout pour l’article : “Outrage sexiste exemple : 13 situations”