Être victime de VSS (violences sexistes et sexuelles) est une expérience qui est souvent vécue comme un traumatisme. Lorsqu’on est témoin ou que l’on reçoit un témoignage par une victime de VSS, on ne sait pas toujours comment réagir et comment l’accompagner.
Si c’est ton cas, tu es au bon endroit. Tu vas pouvoir retrouver plein de conseils et de ressources pour faire face à la situation. Allez, on se lance !
Comment réagir face aux vss ?
Le guide pour réagir face aux vss
Pour réagir face aux VSS, on a préparé un guide qui recense 11 situations concrètes et comment y faire face. Tu peux le télécharger gratuitement si ça t’intéresse.
Accueillir la parole de victime de vss
Un des enjeux majeurs pour accompagner les victimes de VSS, c’est l’accueil de la parole des victimes. Les erreurs les plus courantes sont les suivantes :
- Remettre en cause la parole des victimes.
- Minimiser les faits.
- Le “slutshaming” : questionner le comportement supposément provocateur et sexuel de la victime afin de la culpabiliser. Exemple: “t’avais qu’à pas mettre une jupe courte”.
- Remettre la faute sur la victime.
- Censurer la victime sous prétexte du caractère supposément intime de la situation. Ex : “Je ne veux pas savoir qui couche avec qui”.
Au contraire, pour accueillir la parole d’une victime de vss, l’idéal est de l’écouter pleinement, lui afficher son soutien et lui poser des questions sur ses besoins.
Comment accompagner les victimes de VSS
Identifier les différentes vss et la position de la victime
Il existe différents types de VSS. Voici une pyramide qui les répertorie en grande catégorie en fonction de leurs qualification légale :
Pour accompagner au mieux les victimes de VSS, il est nécessaire d’avoir ces éléments en tête. En effet, on ne réagira pas forcément de la même manière en fonction de la gravité de la violence vécue.
La bonne posture pour accompagner une victime de vss
Pour soutenir une victime de violence sexuelle au travail, adoptez une approche empathique et respectueuse. Écoutez attentivement sans jugement, validez ses sentiments et croyez en sa parole. Encouragez-la à exprimer ses besoins et préférences pour l’accompagnement. Il est également impératif de respecter ses choix dans la mesure du possible. En effet, en fonction de la violence subi et de la manière dont elle a été reçu par la victime, il est possible de réveiller chez elle des traumatismes et de rompre la relation d’accompagnement.
Il est également nécessaire de ne pas trop en faire ni de surréagir. Surtout, s’il n’y a pas de besoin exprimé par la victime. Par exemple, il ne faut pas prévenir la terre entière ou aller voir directement la personne accusée de VSS pour régler des comptes. Cela peut être vécu comme une trahison ou comme une double peine. Dans ces conditions, impossible de créer une relation de confiance, nécessaire à un bon accompagnement.
Les ressources pour les victimes de vss
Il existe de nombreuses associations, site internet et dispositif pour accompagner les victimes de vss. On a t’as répertorié un panel sur lequel tu pourras te reposer en fonction des besoins de la victime de vss.
Répertoire d’organisation et de ressources pour une victime de VSS
Le répertoire des dispositifs d’accompagnement par département de Nous Toutes : Tu trouveras ici une quantité pharaonique de coordonnées d’associations locales et nationales disponibles pour accompagner les femmes et enfants victimes de violences.
L’annuaire France Victime par département : Cet annuaire recense de très nombreux points de contacts quand on est une victime de VSS. Le tout très accès sur des procédures juridiques.
CIDFF : Les CIDFF sont des centres d’informations sur les droits des femmes et des familles. Chaque centre détient une documentation utile. Une victime de VSS peut y être accompagnée par leurs équipes composées de juristes, de travailleur·euses sociales et de conseiller·ères conjugales. Il existe un CIDFF dans chaque département.
Pour en parler
Association En Parler : L’association en parler, organise des rendez-vous sur toutes la France pour pouvoir parler des violences vécues en tant que victime de VSS. Ses bénévoles – qui sont elleux même des anciennes victimes pour la plupart – informent et accompagnent également les victimes dans leurs démarches.
Le Planning familial : À la tête d’un réseau composé de 76 associations départementales et de 13 fédérations régionales, le planning familial milite pour contre les violences de genre et le droit à la sexualité. Il dispose d’un numéro vert national le 0800 08 11 11 « Sexualités, Contraception, IVG ». Il assure une écoute, une information et une orientation. Anonyme et gratuit, ce numéro est accessible du lundi au samedi de 9h à 20h en métropole et du lundi au vendredi de 9h à 17h aux Antilles.
Centre du Psychotrauma : Lieux de consultations et de prise en charge à Paris. Il est spécialisée dans le traitement médico-psychologique de victime de VSS, d’agressions, de viols, de violences conjugales, et plus généralement de troubles post-traumatiques.
SOS Homophobie : Association luttant contre les LGBTIphobies, SOS Homophobie, elle fait vivre une ligne d’écoute anonyme au 01 48 06 42 41 pour les victimes et témoins de violences en lien avec votre identité de genre ou votre orientation sexuelle. Elles est ouverte du lundi au jeudi de 18 heures à 22 heures, le vendredi de 18 heures à 20 heures, le samedi de 14 heures à 16 heures, le dimanche de 18 heures à 20 heures. Sauf les jours fériés.
Pour être accompagné dans ses démarches
3919 : Ouvert 24h/24, 7j/7 gratuitement, cette ligne d’écoute et d’accompagnement du gouvernement assure le premier accueil des victimes de violences sexistes. Chaque victime de VSS est orientée vers des associations et dispositifs locaux et nationaux en fonction de ses besoins.
0 800 05 95 95 : La ligne d’écoute “viols femmes informations” du collectif féministe contre le viol est un numéro vert gratuit et ouvert de 10h à 19h. L’objectif est de soutenir et d’accompagner chaque victime de VSS.
Association « En avant toute(s) » : Le tchat commentonsaime.fr est un tchat gratuit, anonyme, sécurisé et bienveillant. Il vous met en relation en instantané avec des professionnel·les qui écoutent, conseillent et redirigent vers les structures souhaitées. Il est ouvert du lundi au samedi de 10h à 21h.
AVFT (violences faites aux femmes au travail) : C’est l’association européenne contre les violence faites aux femmes au travail. En tant que victime de VSS au travail, elle vous guide dans l’exercice de vos droits. Elle dispose d’une ligne d’écoute au 01 45 84 24 24. Ces horaires d’ouvertures sont le lundi de14h à17h, le mardi et vendredi de 9h30 à 12h30.
Pour militer contre les sexisme et les VSS
#Noustoutes : Un collectif féministe pour en finir contre les violences sexiste et sexuelles en exigeant des politiques publiques à la hauteur et en sensibilisant un maximum de personne sur le sujet. En octobre, elle organise une marche nationale contre les VSS à Paris.
Pride des Banlieues : Un mouvement pour faire entendre les revendications des LGBTQI+ de quartiers populaires qui organise une manifestation annuelle, la Pride des banlieues à chaque début du mois de juin en Seine-Saint-Denis.
Les recours légaux pour les victimes de vss
Une victime de VSS peut porter plainte. Dans ce cas, elles doivent suivre les démarches indiquées par le ministère de l’intérieur.
Les possibilités de l’employeur
L’employeur a un rôle crucial dans la lutte contre les vss. En effet, il est responsable légalement de ses employés et de leur sécurité. De lus, les inégalités économiques sont également liés en grande partie au sexisme qu’il peut y avoir en leur sein.
Prévenir les vss : la formation
Pour qu’il ai aucune victime de VSS, le mieux reste encore de les prévenir. Pour cela, on peut compter sur un outil indispensable : les formations. Elles renforcent la compréhension des comportements inappropriés, encouragent le respect mutuel et favorisent l’égalité de genre.
En dotant les collaborateurs des outils nécessaires pour identifier, prévenir et dénoncer les violences sexistes, les entreprises érigent des remparts contre les violences, améliorent la satisfaction des employés, et renforcent leur réputation en tant qu’employeur soucieux de l’épanouissement de toustes. La formation constitue ainsi un investissement stratégique dans la construction d’un lieu de travail inclusif et respectueux.
Si vous êtes intéressé·e, chez Cali et Gali nous proposons nous même une formation VSS. Notre approche se base sur la compréhension des mécanismes du sexisme, le partage d’outils actionnables et une pédagogie participative.
11 situations de VSS au travail et comment réagir
(c’est gratuit et consultable en ligne)
Le cadre légal
Le code du travail identifie 3 types de violences sexistes et sexuelles dans le cadre professionnel :
L’agissement sexiste : Il correspond à “tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.”.
Le harcèlement sexuel : Selon le code du travail ce sont des : “propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à la dignité du salarié en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante”. Il peut être caractérisée m^me s’il y a plusieurs auteurs différents et que chacun n’a pas agi de manière répétée. Est également considéré comme harcèlement sexuel : “toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle”.
L’agression sexuelle : La loi définit l’agression sexuelle comme : “toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ou, dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur.”
Protocole de signalement et de traitement des vss
La mise en place d’un protocole de signalement des violences sexistes dans une entreprise est cruciale pour promouvoir un environnement professionnel inclusif et sécurisé. Ce dispositif vise à offrir aux employés un moyen formel de signaler tout comportement inapproprié basé sur le genre. Son but principal est de garantir la confidentialité, la protection des plaignants et la prévention des récidives. Le protocole établit une procédure claire, définissant les étapes à suivre pour déposer une plainte, les personnes à contacter, et les mesures qui seront prises pour enquêter sur les allégations.
En instaurant un tel mécanisme, l’entreprise démontre son engagement envers l’égalité des sexes, la diversité, et un climat de travail respectueux. Le protocole de signalement encourage la transparence, envoie un message clair contre toute forme de discrimination, et favorise une culture organisationnelle où les employés se sentent en confiance pour dénoncer des situations de violence sexiste. En définitive, il contribue à créer un environnement professionnel sain, propice à l’épanouissement de tous les membres de l’équipe et à renforcer la réputation de l’entreprise en tant qu’acteur socialement responsable.