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violence sexiste au travail : une salle de réunion avec cinq personnes.

Violence sexiste au travail : Réagir et prévenir

    Lorsqu’une violence sexiste au travail survient, on ne sait pas toujours comment réagir. Dans cet article on va revenir sur tout ce qu’il faut savoir pour prévenir ces violences et faire face lorsqu’elles surviennent.

    Qu’est-ce qu’une violence sexiste au travail ?

    Que dit la loi ?

    Le code du travail définit les agissements sexistes comme “tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.”.

    Cette définition très large permet de reconnaître comme une violence sexiste au travail même les blagues et les remarques sexistes du quotidien qui participent à créer un climat délétère.

    Les violences sexistes peuvent évidemment prendre des formes plus grave comme du harcèlement sexuel, des agressions sexuelles ou des viols.

    le harcèlement sexuel est caractérisé par la répétition des agissements sexistes. Les agressions sexuelles sont des atteintes sexuelles sans pénétration au contraire du viol qui est une atteinte sexuelle avec pénétration.

    Des exemples de violences sexistes au travail

    Il existe un nombre incalculable de violences sexistes au travail. Mais avoir des cas précis est toujours intéressant pour se projeter et pour illustrer ses propos. C’est pourquoi nous avons créer un guide qui recense 11 situations courantes de violences sexistes au travail et les bonnes pratiques pour y répondre efficacement. Tu peux le retrouver juste en-dessous. Et le mieux, c’est que c’est complètement gratuit !

    11 situations de VSS au travail et comment réagir

    (c’est gratuit et consultable en ligne)

    Image du guide 11 situations de vss et comment réagir

    Réagir face à une violence sexiste au travail

    Quelles situations l’employeur doit-il prendre en charge ?

    Pour agir efficacement contre les VSS (violences sexistes et sexuelles), l’employeur doit être en capacité de réagir peut-importe la violence sexiste au travail qui survient. En effet, si on ne réagit pas aux violences sexistes qui paraissent les plus anodines, on participe à accepter un climat de travail sexiste. En effet, l’inaction en cas de violence sexiste au travail favorise leur acceptation, leur développement et participe à rendre acceptable des violences encore plus grave.

    Alors, on vous le dit une bonne fois pour toutes, l’employeur doit prendre en charge TOUS les signalement de violence sexiste au travail sans exception. Les blagues qui paraissent anodines en font donc complètement parti.

    Comment réagir ?

    Mais alors, comment réagir face à une violence sexiste au travail en tant qu’employeur ?

    Avoir un protocole de signalement et des référent·es identifié·es

    Il faut déjà être prêt à recevoir un témoignage. Pour ce faire, il est nécessaire de déployer un protocole de signalement des violences sexistes. Il faut que les voies de signalement soient connus de toustes les salarié·es.

    Par ailleurs, il est important d’avoir des référent·es qui sont les garant·es de l’application du protocole de traitement des violences sexistes. Si un poste de référent·e à plein temps n’est pas consacré, cela doit faire partie intégrante des missions des salarié·es responsables.

    Le protocole de traitement des violences sexistes doit prendre en compte une large variété de situations afin de ne pas se retrouver pris au dépourvu.

    Accompagner la victime

    Lorsqu’il y a un signalement, dans un premier temps, il est nécessaire d’accompagner au mieux la victime. Çà doit être la priorité absolue. Il faut comprendre ses besoins et être en capacité de la protéger de son agresseur. Nous reviendrons en détail sur les bonnes pratiques pour accompagner les victimes de violence sexiste au travail plus tard dans l’article.

    Il est également nécessaire de recueillir son témoignage. En effet, c’est sur cette base que vous pourrez mener une enquête efficace. Il est important d’avoir une attention particulière sur la nature de la violence et sur la présence et l’identité d’éventuels témoins.

    À ce moment, il est important de se contenter de répondre aux besoins de la victime et de ne pas surréagir. Le risque serait de perdre sa confiance mais également qu’elle vive cela comme une double peine.

    Qualifier la violence sexiste

    Avant de lancer l’enquête il est important de qualifier la violence sexiste au travail grâce au témoignage de la victime. En effet, la gravité des violences exercé·es peuvent faire évoluer les modalités du protocole. Par exemple, s’il s’agit de harcèlement sexuel, il est possible de mettre en place une mesure conservatoire pour éloigner la victime de l’accusé·e.

    Mener une enquête

    Lorsque vous avez recueilli le témoignage de la victime de violence sexiste au travail, il faut ouvrir une enquête pour collecter tous les éléments sur la situation.

    Il est nécessaire de recueillir les témoignages de l’accusé et de tous les témoins. Il est également possible d’utiliser toutes les preuves disponibles quels que soient leurs natures. Enfin, d’éventuels témoignages concernant des comportements antécédents de l’accusé peuvent également être recueillis.

    Pour mener à bien les entretiens, il faut se doter d’une grille d’entretien afin de poser des questions déjà définies en amont. Un procès-verbal doit être rédigé lors de chaque entretien. Ils doivent être validées par les personnes entretenues.

    Quelles sanctions appliquer ?

    Une fois l’enquête terminée, les responsables (référent· ou directions) vont trancher sur les décisions à prendre.

    Si l’accusée est reconnu comme coupable, les agissement sexistes sont reconnues comme des fautes graves. il est donc possible d’appliquer toutes les sanctions disciplinaires pour faute grave. Pour rappel, on compte parmi ces sanctions de la moins grave à la plus grave :

    • Un avertissement du salarié.
    • Un blâme au travail.
    • Une mise à pied disciplinaire.
    • Une mutation disciplinaire.
    • Une rétrogradation disciplinaire.
    • Un licenciement disciplinaire pour faute grave.

    L’éventail de sanctions possibles est donc très large. En cas de remarque sexiste ou de blague sexiste, et notamment lors de la première occurrence, on conseillera tout de même de privilégier la pédagogie et des sanctions plus légères. En effet, même si elles sont parfois nécessaires, les approches disciplinaires et coercitives se montrent souvent inefficace pour régler les problématiques sur le long terme.

    Si l’accusé a été éloigné durant le protocole, il est également important de prévoir des modalités de ré-intégration si c’est pertinent.

    Communiquer en interne

    Une fois l’enquête clôturée et les décisions prises, il est important de communiquer en interne sur ces dernières. Il faut mettre au courant dans l’ordre : la victime, le coupable et les autres salarié·es de l’entreprise.

    Cela permet d’affirmer au sein de l’entreprise que ces situations sont prises au sérieux.

    Le choix de garder ou non l’anonymat du coupable est à définir au sein de votre organisation.

    S’améliorer en continue

    Le déploiement d’un protocole de traitement d’une violence sexiste au travail est souvent lourd et difficile. Il est également souvent riche en apprentissages. Si c’est pertinent, il est donc important de modifier le protocole suite au traitement d’une situation afin d’y implémenter des bonnes pratiques identifiées ou de prévenir les erreurs qui ont été faites.

    Accompagner une victime de violence sexiste au travail

    Accueillir le témoignage d’une victime de violence sexiste au travail

    Pour accueillir une victime de violence sexiste au travail, il faut :

    • Accueillir la victime seule, et faire l’entretien idéalement avec deux référent·es.
    • La rassurer sur sa démarche de demander de l’aide : “Tu as bien fait de venir”.
    • Lui affirmer qu’on croit sa parole.
    • La rassurer sur le fait qu’elle n’y est pour rien dans ce qu’elle a vécu.
    • Rappeler son rôle de conseil, d’accompagnement et d’orientation.
    • Garantir la confidentialité des échanges.
    • Montrer de l’intérêt pour son témoignage.
    • Terminer l’entretien en détaillant les suites de l’échange.

    Les actions à proposer à la victime

    En plus de la poursuite de l’enquête, il est possible de proposer les actions suivantes à la victime de violence sexiste au travail en fonction de ses besoins. L’idéal, c’est que ces différents dispositifs soient autant que possible pris en charge directement par l’entreprise.

    • Accompagnement juridique
    • Accompagnement social
    • Accompagnement médical
    • Accompagnement psychologique
    • L’orientation vers des associations spécialisées

    Votre rôle est de l’informer sur les enjeux et les bénéfices de chaque dispositifs.

    Par ailleurs, il est également nécessaire de prendre en compte les besoins qu’elle exprime lors de l’entretien et d’essayer d’y répondre autant que possible.

    Les ressources pour les victimes

    AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail) : Cette association est dédiée à l’accompagnement des personnes qui ont vécu une violence sexiste au travail. Elle dispose d’une ligne téléphonique au 01 45 84 24 24. Elle partage également de nombreuses ressources.

    Annuaire des dispositifs d’accompagnements par département de Nous Toutes : Cet annuaire répertorie un nombre colossal de dispositifs d’accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles partout en France.

    Association En Parler : L’association En Parler organise des groupes de paroles de victimes de violences sexistes en visio-conférence et en présentiel dans une dizaine de villes de France.

    Tu retrouveras plus de ressources pour les victimes dans notre article sur les victimes de VSS.

    les erreurs à éviter

    • Parler au lieu d’écouter
    • Refuser un entretien et réorienter directement vers une structure
    • Remettre en cause la parole des victimes.
    • Montrer de l’embarras, de l’agacement ou de la précipitation
    • Limiter la parole de la victime car la situation serait soi-disant trop intime. Ex : “moi tous les détails de qui couche avec qui je veux pas savoir”
    • Remettre la faute sur la victime.
    • Le “slutshaming” : culpabiliser la victime sur son comportement soi disant provocateur car “trop sexualisé”.
    • En faire trop ou surréagir.
    • Minimiser les faits.
    • Ne pas parler de la suite.
    • Ne pas accorder d’importance aux violences vécues il y a longtemps.

    Prévenir les violences sexistes et sexuelles au travail : la formation

    Pour prévenir les violences sexistes au travail un outil indispensable c’est la formation de tous les collaborateur·ices. Cela permet de les impliquer pleinement sur le sujet.

    Chez Cali et Gali, on propose une formation vss qui partage des outils concrets pour :

    • Comprendre les mécanismes des VSS au travail
    • Adopter une posture adaptée pour prévenir les violences sexistes au travail
    • Savoir accueillir et accompagner une victime de violence sexiste au travail
    • Définir les actions à mettre en place pour prévenir les VSS dans sa structure

    Télécharge gratuitement le guide pour responsabiliser les hommes

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