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Etre un homme féministe au travail en 2024

Etre un homme féministe au travail en 2024

    Notre société a besoin de plus d’hommes féministes, qui prennent conscience de leurs privilèges et qui les utilisent pour faire avancer l’égalité entre les genres.
    Découvrons ensemble pourquoi il est nécessaire d’être un homme féministe au travail, et comment s’y prendre !

    Pour être un homme féministe, il faut déjà savoir ce qu’est le féminisme

    1. Le féminisme

    Le féminisme c’est la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes, ou plus largement, que notre genre ne puisse plus conditionner la façon dont on est traité.
    Etre féministe c’est dont agir contre le sexisme, qui est présent à tous les niveaux de la société.

    Le sexisme est une système de pensée qui présuppose d’une hiérarchie entre les genre, avec le masculin en haut de cette hiérarchie. Si vous doutez encore de cette hiérarchie, sachez que dès l’enfance, les petites filles sont encouragées à être sages, tandis que les petits garçons sont encouragés à découvrir le monde. A l’adolescence, les filles effectuent beaucoup plus de tâches ménagères que les garçons. Et enfin, la majorité des postes à responsabilité dans les entreprises et en politique sont occupés par des hommes. Pour en savoir plus, découvre notre article sur le sexisme ordinaire.

    2. Le féminisme au travail

    Pourquoi y a-t-il besoin de féministes au travail ? Dans l’idéal, on a besoin d’entreprises féministes, mais en attendant, si les individus qui la composent le sont, c’est un bon début.
    Comme évoqué précédemment, le sexisme est omniprésent à tous les niveaux de la société, alors évidemment le monde du travail n’y coupe pas.

    80% des femmes sont régulièrement victimes d’agissement sexistes au travail ! (source #StopE)

    Cela signifie qu’il y a un enjeu important à identifier les comportements sexistes, sensibiliser les collaborateurices à cette problématique et les faire cesser.
    Le droit du travail enjoint l’employeur à prévenir, traiter et sanctionner toutes les violences sexistes et sexuelles. Or, au delà de cet aspect légal qui est indispensable, il est essentiel que la lutte contre le sexisme soit l’affaire de toustes dans l’entreprise. Plutôt que d’être dans la sanction et la répression, cela permet qu’une responsabilité collective s’installe. Ainsi, si vous êtes témoin d’un agissement sexiste (une blague par exemple), vous réagissez et confrontez votre collègue. C’est ca, être un homme féministe, entre autre !

    Etre un homme féministe, c’est aussi utiliser de ses capacités pour convaincre sa hiérarchie d’agir si elle ne le fait pas. Vous serez peut-être confronté à une direction qui vous soutient que l’entreprise est très “safe” et qu’il n’y a aucun besoin de lutter contre le sexisme, car il n’est pas présent ici.
    En tant qu’homme féministe, vous êtes très conscient que le sexisme est partout, et d’autant plus dangereux quand il est banalisé et invisibilisé.
    Comment mesurer le sexisme dans mon entreprise et avoir des éléments de constat sur lesquels s’appuyer ? Découvre notre article sur les indicateurs clés.

    3. Le féminisme est-il extrémiste ?

    Pour décrédibiliser les personnes qui luttent en faveur de l’égalité entre les genres, le féminisme est souvent qualifié d’extrémiste. N’oublions pas que le sexisme est ancré à tous les niveaux de la société et que les personnes qui en bénéficient ont tout intérêt à ce que rien ne change.

    Ainsi, on va reprocher au féminisme d’être trop violent et aux féministes d’être trop extrêmes.
    C’est une rhétorique qui permet de maintenir en place les rôles de genre. Selon les standards sociaux de notre société (qu’on appelle aussi les normes), les femmes sont reléguées à des rôles discrets, silencieux et dociles. Ainsi, la lutte contre le sexisme s’accompagne d’un violent “backlash” car on transgresse les injonctions de genre si, en tant que femme, on va manifester, s’opposer ou hausser le ton pour revendiquer des droits.

    Le féminisme aura besoin d’exister tant que les femmes seront toujours en insécurité dans la rue, lorsque les hommes représenteront toujours 97% des auteurs de violences sexuelles et lorsque les écart de retraite moyens entre les hommes et les femmes seront toujours de 800€ par mois.

    Etre un homme féministe au travail, c’est adopter une posture d’allié

    1. Homme féministe, deux mots incompatibles ?

    Le sexisme bénéficie aux hommes, que cela soit matériellement ou symboliquement.

    Cependant, les injonctions liées aux rôles sociaux de genre peuvent être enfermante également pour les hommes et les inciter à s’en libérer.
    Même si ces injonctions existent pour les hommes et pour les femmes, elles ne sont pas symétriques. Pour être vraiment féministe, il est nécessaire de réaliser que les injonctions vécues par les hommes ne sont pas équivalentes aux injonctions vécues par les femmes. Déjà, il y en a moins et en plus elles ne sont pas de même nature.

    Dans la façon dont les enfant sont éduqués déjà, alors que les garçons sont socialisés vers leur épanouissement personnel et l’exploration, les filles sont socialisées dans un rôle de soin aux autres, et notamment celui d’être au service des hommes.


    Ce terreau de rapport de domination, reproduit un monde où les hommes se construisent avec l’idée que les femmes sont à leur service (rôle maternel, ménage, empathie..).

    Alors que certains vont amener l’idée que cette domination est inconsciente, le sociologue Léo Thiers Vidal avance plutôt que les hommes ne sont pas des pantins du patriarcat et fait l’hypothèse de la conscience de domination. Pour approfondir la thèse de Leo Thiers Vidal.

    Puisque la socialisation masculine passe par apprendre à se construire dans la dévalorisation du féminin, bénéficier du travail des femmes est une habitude très confortable, que les hommes n’ont pas intérêt à questionner.

    Ainsi, être un homme féministe consiste à comprendre le patriarcat, et comment on en bénéficie. Se penser à l’intérieur du système pour questionner ses propres comportements masculinistes et oppressifs ainsi que ceux de son entourage.

    Télécharge gratuitement le guide pour responsabiliser les hommes

    2. Etre un allié VS s’approprier une lutte : cerner les différences

    Être allié d’une lutte c’est s’engager pour celle-ci aux cotés des personnes concernées.
    Si on est pas victime du sexisme, on en bénéficie. C’est le principe du privilège.

    Ex : si je suis un homme qui postule pour un poste de manager et qu’une femme de moins de 35 ans postule en face, il y a des chances qu’elle ne soit pas prise “par peur qu’elle ait un enfant dans les prochaines années”. Ainsi, je suis embauché grâce au raisonnement sexiste qui l’a écarté du recrutement.

    Une fois qu’on a compris cela. Il s’agit de mettre ses privilèges au profit de la lutte féministe. En tant qu’homme, il y a des chances que les hommes m’écoutent plus car ils s’identifient à ma parole. J’ai donc une responsabilité à porter des discours féministes.

    Etre un allié, c’est donc être prêt à perdre des avantages, car on comprend qu’on fait partie du problème contre lequel on lutte !

    Etre un homme féministe au travail : Quelques actions concretes

    Etre un homme féministe, ca se pratique toute l’année et même au travail ! Découvre ici quelques exemples de situations très concrètes.

    1. Envers ses collègues

    Exemple de situation :

    Votre collègue a tenu des propos sexistes. Il est convoqué demain pour recevoir un avertissement de la part des RH.


    > La posture à ne pas avoir : Vous ne dites rien à votre collègue en vous disant que ca n’est pas votre problème. Quand il se plaint de l’injustice ressentie par la situation, vous acquiescez.
    > Pourquoi ca pose problème ? Vous participez à la banalisation de son comportement, en étant incapable d’affirmer la gravité de la situation. Ici, de par votre privilège masculin (vos collègues peuvent s’identifier à votre parole qui est moins remise en question que celle d’une femme) vous avez la responsabilité de prendre la parole.

    > La posture féministe : Vous êtes à ses cotés, pour écouter sa frustration, mais aussi et surtout pour le responsabiliser et lui confirmer que cet avertissement n’est pas du tout injuste. Au risque de mettre en danger votre amitié, vous tenez le cap : son comportement a été inacceptable.

    2. En cas de situation problématique

    Exemple de situation :

    Votre collègue est manageuse du magasin. Un client lui demande “à parler au manager” elle affirme que c’est elle et il insiste pour parler à UN manager.

    >La posture à ne pas avoir : Vous vous interposez en demandant au client de baisser d’un ton, de partir et en affirmant à quel point c’est sexiste de demander ça et que votre collègue sait très bien faire son travail.
    >Pourquoi ca pose problème? Attention à ne pas lui ôter la parole ! Sous prétexte de la protéger, vous la placez en situation d’infériorité et vous vous érigez en héros. Cela la maintient en position de faiblesse et n’améliore rien.

    >La posture féministe : Vous vous rapprochez mais laissez votre collègue se défendre et répondre elle même. Vous la soutenez si besoin en acquiesçant ou intervenez mais seulement si elle vous le demande.

    3. Etre un homme féministe si vous occupez un poste à responsabilité

    Il est de votre responsabilité de prendre à coeur la question de la lutte contre le sexisme et en faire une priorité.
    Concrètement ?

    • Intégrer ce sujet au plan de formation annuel des équipes.
    • Lutter au quotidien contre les violences “banalisées” : les blagues sexistes et les remarques sur le physique par exemple.
    • Responsabiliser vos collègues hommes
    • Mettre en place un protocole de lutte contre les violences sexistes et sexuelles

    Alors, prêt à devenir un homme féministe ? Tu peux commencer en participant à une de nos formations.