Aller au contenu
25 novembre 2024. Deux personnes se passent un agenda

25 novembre 2024 : agir dans mon entreprise

    Le 25 novembre 2024 marque la journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Découvrons ensemble pourquoi cette date existe et quelles actions mener en entreprise à cette occasion.

    11 situations de VSS au travail et comment réagir

    (c’est gratuit et consultable en ligne)

    Image du guide 11 situations de vss et comment réagir

    L’histoire du 25 novembre

    C’est en 1999 que le 25 novembre devient officiellement la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, a travers la résolution adoptée par l’ONU. Résolution qui rappelle notamment la définition des violences faites aux femmes :

    “Les termes «violence à l’égard des femmes» désignent tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris pour les femmes, ainsi que la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée”

    Alors pourquoi est-ce la date du 25 novembre qui a été retenue pour marquer cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes?

    En mémoire de trois femmes Dominicaines, les soeurs Mirabal, violemment assassinées le 25 novembre 1960. María Teresa, Minerva et Patria Mirabal, âgées de 25, 34 et 36 ans, sous commande du dictateur Trujillo.

    Ce dictateur violent les a fait assassiner en leur qualité d’opposantes politiques, mais également en tant que femmes. En effet, l’une d’elles, Minerva, a un jour refusé les avances du dictateur. Cet homme violent s’autorisait un “droit de cuissage” sur toutes les femmes du peuple dominicain et cet assassinat politique ne peut être pensé sans la violence de genre associée.

    Le premier Congrès féministe pour l’Amérique latine et les Caraïbes, tenu en Colombie en 1981 a vu émerger l’idée de créer une journée internationale contre les violences faites aux femmes. Étaient présentes, dans cette assemblée de plus de 200 femmes de toute l’Amérique latine, plusieurs Dominicaines dont l’écrivaine Ángela Hernández, qui a proposé que la journée porte le nom des sœurs Mirabal.

    Pourquoi a t-on encore besoin d’un 25 novembre en 2024 ?

    Le 25 novembre 2024 est plus que jamais à l’ordre du jour. Ne plus avoir besoin d’une journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes signifierait que ces violences n’existent plus comme un phénomène de société reposant sur une domination de genre.

    Aujourd’hui, de nombreux chiffres prouvent la nécessité de cette journée, et des actions de sensibilisation et de lutte qu’elle peut déclencher.

    Découvre ici notre article complet sur les chiffres des violences sexistes en 2024.

    Un harcèlement sexuel banalisé

    L’enquête de l’Ifop sur le harcèlement sexuel prouve que 32% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail selon le sens juridique du terme au moins une fois dans leur carrière. Par contre, seules 22% d’entre elles ont l’impression d’avoir déjà vécu une situation d’harcèlement sexuel au travail.

    Les auteurs de violences sont majoritairement des hommes

    L’enquête VIRAGE de 2016, permet de mettre en avant les éléments suivants : 99% des viols commis sur des femmes et des enfants sont commis par des hommes. Ces violences ont concerné 14,5 % des femmes âgées de 20 à 69 ans au cours de leurs vies et 3,9 % des hommes âgés de 20 à 69 ans au cours de leur vie.

    Le poids des violences conjugales

    Selon le SSMSI (service statistique ministériel de la sécurité intérieure), en 2022 il y a eu 244 000 victimes de violences conjugales. 86% des victimes de ces violences sont des femmes. 87% des mis en cause sont des hommes. 66% des violences conjugales sont des violences physiques et 30% sont des violences verbales ou psychologique.

    Le 25 novembre 2024 en entreprise

    On passe une majorité de son temps au travail et l’espace professionnel est loin d’être exempt des dynamiques sexistes présentes dans nos sociétés.

    En clair : l’entreprise est un lieu où les violences sexistes et sexuelles (VSS) ont lieu et doivent être combattues.
    Retrouvez notre article sur les violences sexistes au travail.

    80% des femmes subissent régulièrement des agissements sexistes au travail. #StopE

    Ainsi, le 25 novembre 2024 est l’occasion de mener des actions dans votre entreprise. Profitez de cette occasion pour lancer une dynamique, mais attention, celle-ci doit être pérenne et dans le temps long !

    S’appuyer sur cette journée internationale, c’est un tremplin pour deux raisons :

    • Cela vous encourage à fixer une date dans l’agenda de votre structure. C’est une bonne façon de s’assurer que le temps de sensibilisation du 25 novembre 2024 ne passera pas à la trappe. En effet, la lutte contre le sexisme est encore trop souvent considérée comme non-prioritaire en face d’enjeux économiques ou de productivité.
    • Cela vous permet de vous inscrire dans une dynamique. Vos partenaires, des associations locales, les collectivités etc. vont également communiquer et mener des actions ce jour là. C’est l’occasion de participer à un fourmillement et de toucher les esprits en profondeur.

    Quelques idées d’actions à mener le 25 novembre 2024

    Diagnostiquer son entreprise : découvrez notre article sur les indicateurs pour mesurer le sexisme

    Former ses équipes : découvrez les prochaines dates de formation

    Identifier des référent-es : découvrez notre article sur la lutte contre le harcèlement

    Partager des ressources : découvrez notre guide pratique pour lutter contre les violences sexistes au travail

    Concevoir un protocole de lutte contre les violences : découvrez notre formation sur la lutte contre les VSS

    Attention : les erreurs à éviter ce 25 novembre 2024

    • Faire travailler des militantes gratuitement

    Une des erreurs à ne pas faire, c’est d’inviter une conférencière, une youtubeuse ou une formatrice engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes et … lui demander d’intervenir gratuitement !
    C’est malheureusement une situation qui se reproduit encore souvent. Il est nécessaire de payer ces militantes leur juste prix et de prendre ses responsabilité : pour mettre fin aux VSS au travail, il faut y mettre des moyens.

    • Mener une action one-shot

    Un webinaire ou un jeu type “la fresque du sexisme” c’est bien pour démarrer une sensibilisation des équipes sur le sujet. Mais si cette action n’est pas suivie d’un plan d’action à moyen terme, elle n’aura pas beaucoup d’effet. Pire, elle peut engendrer de la frustration chez les minorités de genre, potentiellement victimes de sexisme au quotidien, qui vont voir là une tentative de clore le sujet, sans s’y attaquer.

    • Ne faire que communiquer

    Une campagne photo, ou un mail à l’entièreté des équipes, pour exprimer la volonté de l’entreprise d’éradiquer les violences faites aux femmes, c’est très bien. Mais c’est loin d’être la priorité. La priorité va plutôt être de proposer un parcours de signalement et de prise en charge des violences, ainsi que de sensibiliser l’entièreté des équipes, et former à minima les manager et les RH.
    Enfin, si on ne fait que communiquer, on passe à coté d’une possibilité de transformation des espaces et des pratiques professionnelles, tout en essayant d’améliorer sa réputation en faisant semblant de s’attaquer à ces sujets.

    • Sensibiliser les équipes sans proposer de process pour faire remonter les violences

    Alors que sensibiliser les équipes au sexisme et à la prévention des violences sexistes et sexuelles est primordiale, cette action doit être intégrée dans un process de prévention et de gestion des VSS plus large.

    Ce process doit comprendre : des référent-es, des canaux de signalement, la formation des équipes encadrantes, un règlement intérieur qui prévoit les sanctions en lien avec les différents types de violences sexistes et sexuelles, des ressources pour accompagner les victimes, des formations régulières etc.
    Tous les conseils pour un plan d’action pérenne et réussi.